Le mot de la fin

Nous y sommes… Que dire? Comment clôturer ce blog qui a été mon carnet de bord pendant ces années de galère? Comment dire au revoir à mes fidèles copinautes qui ont été un soutien sans faille dans les bons jours comme dans les plus sombres?

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Mes enfants sont nés! Voici comment ça s’est passé:

Tout a commencé dans la nuit du 15 au 16 juillet. Précisément à 4h30 du matin quand j’ai perdu les eaux dans mon lit. Un petit quart d’heure avant je m’étais assise dans le lit ne trouvant pas le sommeil. Ma chatte était à côté de moi. Je me suis dit que sa réaction était étrange: elle me tournait autour et faisait des pauses pour s’asseoir près de moi et me regarder avec insistance. Je m’étais dit que peut être, elle sentait que les bébés allaient arriver. 4h30, sentant le liquide amniotique couler alors que je m’étais recouchée, je me suis vite levée pour essayer d’épargner au maximum mon lit. Et là… Une rupture franche de la poche des eaux et une quantité incroyable de liquide est tombé au sol. N’osant pas bouger de ma flaque, j’ai réveillé mon homme du bout des doigts. « Chéri… Je perds les eaux mon cœur ». D’un bond il s’est retrouvé hors du lit me disant que nous devions partir. Le temps de rassembler les dernières affaires (la valise étant prête depuis de longues semaines) et nous sommes partis. Dans la voiture nous étions heureux et excités.
Arrivés aux urgences de la maternité nous nous attendions à être pris en charge tout de suite, raté. Une fois ma tension et ma température prises, on nous a envoyé nous installer en salle d’attente pendant de longues minutes. Nous en avons profité pour prévenir nos proches qui ne savaient pas encore que le grand moment était en train de se produire.
Au bout d’une interminable attente, une dame est venue nous chercher pour nous installer dans une salle d’examen du rez-de-chaussée.
Un test urinaire plus tard et je suis installée sur la table d’examen pour un monitoring. J’entends les battements de cœur de mes bébés: réguliers, sereins. J’ai quelques contractions que je sens à peine, le travail n’a pas encore commencé.
Une sage femme arrive, elle porte le même prénom que moi. Elle m’examine: col ouvert à un petit centimètre. Son élève sage femme m’installe une perfusion sur le dessus du poignet. Le travail peut démarrer dans quelques heures mais peut aussi être très long à venir. Une chambre m’est proposée dans le service de maternité pour que nous puissions poser nos affaires et attendre que les contractions commencent. Je perds encore beaucoup de liquide amniotique. A tel point que nous devons attendre quelques minutes avant de réussir à sortir de la salle d’examen.
Nous entrons dans la chambre du 4ème étage en milieu de matinée et un nouveau monitoring est posé à midi. Toujours des contractions mais pas de travail en vue.  Ma belle mère et mon irréductible Super Copine arrivent en milieu d’après midi. Nous marchons dans les couloirs, je me lève et m’asseoir, je fais du ballon dans l’espoir que le travail commence enfin. Rien.
Mes visiteurs partent et je m’installe devant mon plateau repas froid que je déguste quand même avec appétit.
A 21h, la sage femme du soir fait sa ronde et me donne deux spasfons pour atténuer les quelques contractions et passer une bonne nuit. Le déclenchement est prévu pour le lendemain matin à 7h après examen par la sage femme de la journée.
Je m’installe donc devant mon iPad avec un épisode de Alias lumière éteinte, et essaye de rattraper quelques heures de sommeil avant le grand jour.
21h20, une contraction un peu plus forte que les autres… 21h40, 22h00… Les contractions s’enchaînent, je me demande si le travail se mettra en route cette nuit. Tout s’accélère vers minuit quand les contractions deviennent vraiment douloureuses et rapprochées. Fière de moi je me dirige vers le bureau de la sage femme à 2h du matin pour lui annoncer que que j’ai contractions douloureuses toutes les dix minutes depuis une heure. A voir mon visage la sage femme me répond qu’il faut attendre encore un peu car les contractions les plus douloureuses ne semblent pas avoir commencé. Elle a raison. Je retourne dans ma chambre, s’en suit une heure de contractions vraiment très douloureuses qui me sortent de mon lit. Je téléphone à mon homme et lui demande de revenir à l’hôpital car le travail commence. La sage femme passe me voir à 3h et me retrouve debout au pied du lit, tétanisée par la douleur. Elle me pose un nouveau monitoring puis m’examine: dilatation à 3 cm, c’est suffisant pour descendre en salle d’accouchement et poser la péridurale. La sage femme m’installe sur une chaise roulante direction le rez-de-chaussée.
Arrivés au rez-de-chaussée, nous sommes pris en main par un jeune sage femme qui me pose un nouveau monitoring. Il nous explique que les anesthésistes sont occupés avec une autre patiente mais qu’ils viendront poser la péridurale dans une demi-heure. S’en suivent trente minutes de douleurs insoutenables, mais je tiens bon. Mon chéri se sent impuissant et essaye de me rassurer comme il peut. Les anesthésistes arrivent, une jeune fille et un homme plutôt enveloppé. Ils sont gentils et doux. Ils me coatchent pour respirer pendant les contractions et posent enfin la péridurale. Dix minutes après c’est le soulagement. Nous éteignons la lumière et essayons de nous assoupir quelques heures. J’en suis à ma deuxième nuit blanche il est environ 7h du matin, ce moment de repos est le bienvenue. Le sage femme nous annonce environ un centimètre de dilatation par heure, nous savons que le chemin sera encore long puisque je suis à environ 3 cm. 7h30, la relève se met en place, le jeune sage femme nous dit au revoir, il regrette de ne pas pouvoir rester jusqu’à l’accouchement. La nouvelle sage femme arrive, elle est adorable. Le courant passe aussitôt entre nous trois. Elle nous explique qu’elle souhaiterait nous offrir l’accouchement dont nous rêvons. Pour ce faire elle nous demande si nous avons des désirs particuliers et nous propose d’utiliser la luminothérapie car la pièce en est équipée. Nous choisissons une ambiance bleutée pour accueillir nos garçons.
Il est environ 9 heures du matin quand la sage femme vient m’examiner à nouveau. Le travail à bien avancé puisque je suis dilatée à 7 cm. Je regarde le monitoring qui dessine des contractions, par chance je ne les sens pas. Nous restons au calme une heure de plus lorsque je ressens l’envie de pousser. Mon chéri appelle la sage femme qui vient m’ausculter: dilatation complète! Nous sommes bien contents. Elle nous explique qu’elle va rassembler l’équipe pour la naissance de nos bébés. Une demi heure plus tard, tout le monde est là: la sage femme et son élève, une élève médecin russe, une interne, un médecin et une puéricultrice. Une équipe 100% féminine. La gentille sage femme nous explique que par mesure de précaution une seconde équipe de médecin et d’anesthésistes attend de l’autre côté de la porte. Tout est en place pour la naissance. Vingt minutes de poussées et nous découvrons enfin le visage de mon premier bébé. Mon homme coupe le cordon, il est ému. La sage femme le dépose sur mon ventre. Quelle sensation magique! Il pousse immédiatement son premier cri. Quelques secondes à peine et il est temps de se remettre au travail pour faire naître son petit frère. Je regarde la puéricultrice s’occuper de de mon fils ainé. Elle lui fait passer ses premiers tests, le fait marcher et lui prodigue les premiers soins. Pendant ce temps les médecins et internes s’activent autour de mon bidon. Le médecin appuie sur mon ventre pour remettre mon deuxième bébé dans l’axe et le faire descendre puis rompt la poche des eaux. Mon grand bébé est langé et la puéricultrice le met dans les bras de Papa. Il est calme.
Ma gentille sage femme se place à côté de ma tête. C’est l’interne qui fait naître mon deuxième fils. Trois poussées sur la première contraction, le médecin s’impatiente et sort la ventouse. Je regarde la sage femme, elle semble agacée par le comportement de sa collègue. Elle m’encourage: « une contraction et il sera avec nous ». Elle a raison: un dernier effort et bébé nait 7 minutes après son frère, avant même que le médecin n’ai pu utiliser sa ventouse. Au moment de couper le cordon, mon homme a toujours son fils dans les bras et me propose de m’en charger. Pourquoi pas, je coupe moi même le cordon de mon second bébé. L’interne le pose sur moi, il est minuscule. Quelques secondes et il pousse lui aussi son premier cri. La puéricultrice pose l’ainé sur mon ventre et s’occupe du petit frère avant de le déposer dans les bras de son père. Nous passons de longues minutes à nous regarder mon mari et moi. Le temps s’arrête malgré l’agitation qui règne toujours autour de nous. De longues minutes ponctuées de je t’aime. Nous l’avons fait, ils sont là. Nos enfants!

Voilà, vous savez tout, presque un mois qu’ils sont là et qu’ils nous comblent de bonheur. Maintenant il est temps pour moi de tirer ma révérence. Pour conclure je voulais adresser un message à celles qui liront ces lignes alors qu’elles attendent toujours. Le chemin est difficile, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Vous aurez des moments de doute et de découragement. Le plus difficile pour nous c’était de penser que malgré nos efforts le succès ne serait pas forcément au bout du chemin. Et pourtant… Même sans y croire nous avons continué le parcours PMA. Même si c’était douloureux et si nous n’arrivions plus à y croire. Cette dernière tentative nous l’avons faite, et même si elle avait échoué nous aurions tenté la quatrième FIV car il restait un petit bout d’espoir. Lorsque 5 ovocytes seulement ont été ponctionnés nous pensions que tout était fichu, et pourtant… Tout cela pour vous dire qu’un tout petit espoir peut suffire. Que quelques rares spermatozoïdes, que quelques embryons peuvent parfois donner le plus beau des cadeaux. Ne lâchez pas. Et prenez soin de vous: préservez votre couple, prenez le temps de vous reposer lorsque les échecs deviennent trop pesants. Je croise tous mes doigts pour que vous réussissiez tous et toutes à connaître la parentalité et vous dire à votre tour: « je l’ai fait ».

Je vous embrasse 1000 fois. Merci pour votre soutien, merci de m’avoir lue, merci pour tous vos témoignages d’affection. N’hésitez pas à continuer de poster vos commentaires ou à m’envoyer des messages que ce soit ici ou sur ma boîte mail (aliceinpmaland@gmail.com) ❤

Avant de rendre l’antenne

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Difficile d’imaginer que je suis en train de rédiger un des derniers articles de ce blog.

Et pourtant… Comme je l’expliquais précédemment, je n’ai pas pour vocation de transformer ce blog en site de « maman ». J’ai envie qu’il garde sa vocation première: la PMA. Mais je veux aussi clore le chapitre correctement et ne pas partir comme une voleuse sans que vous connaissiez la fin de mon histoire PMesque. Ce que je souhaite pour la suite c’est que ce blog reste ouvert pour que mon histoire soit lue et pour que les futures PMettes puissent voir que parfois la persévérance vaut le coup.

Nous y voilà: 32SA révolues. En language de femme enceinte ça veut dire beaucoup de choses: que les bébés ne sont désormais plus des grands prématurés, qu’ils sont désormais parfaitement viables. Demain commencera le 8ème mois de grossesse et chaque jour je m’étonne que ce corps si récalcitrant s’adapte parfaitement à la maternité. Ce corps qui a refusé d’engendrer naturellement un enfant, qui n’a pas accepté les quelques embryons des FIVs précédentes, qui a subi des traitements à répétition. Ce corps a changé, il a accueilli nos deux embryons, leur a offert un abris et leur a permis de devenir deux foetus. Mon corps qui chaque jour nourrit mes garçons, leur donne force et vitalité, les fait grandir de façon spectaculaire (car oui, 1kg900 à 32SA, pour des jumeaux c’est assez énorme selon notre médecin). Alors je lui dis « merci » et pardon pour les années de mauvais traitements (mais le jeu en vaut la chandelle).

Mes activités ralentissent, je me laisse porter par les semaines qui défilent (plutôt lentement je dois dire). Après des mois d’agitation et de préparatifs nous sommes prêts. De la valise à la chambre, en passant par la poussette double et les cosys. Je repense à cette sombre période d’il y a deux ans tout juste. Le double deuil, l’échec de FIV, le sentiment que la roue ne tournerait jamais: tous les souvenirs me reviennent et je constate à quel point j’avais tord de ne plus y croire.

Dans quelques semaines ma vie va prendre un nouveau tournant: je vais avoir trente ans, je vais devenir Maman. La vie est belle ❤…

La recette du succès

Qu’est-ce qui fait la différence entre un échec et une tentative qui porte ses fruits? Cette question je me la suis posée des dizaines de fois en démarrant ma FIV 3.

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Pour cette troisième FIV je voulais mettre toutes les chances de notre côté. Voici la recette qui a été la notre:

– 76 cycles d’arrêt de pilule

– 1 nouveau centre PMA

– 6 cm de cicatrice à l’aine suite à l’opération du varicocèle de mon homme

– 1 cigogne choisie avec soin dans un magasin pour touristes de Strasbourg

– 2 rendez-vous chez un réflexologue

– 90 cachets de Concep*tio femme

– 1500 (au bas mot) cachets ingérés par mon cher et tendre ces dernières années

– 54 pchits de Syna*rel

– 20 heures passées à somnoler écouter le CD d’auto hypnose

– 2500 ui de Go*nal dont plusieurs injections faites par mon homme et une par ma SuperCopine

– 6 personnes au courant de cette tentative en dehors du corps médical et des copines de blog

– 25 minutes de bloc opératoire

– 5 ovocytes prélevés lors de la ponction

– 5 spermatozoïdes choisis avec soin par la biologiste

– 120 heures passées dans un embryoscope sous haute surveillance

– 2 blastocystes transférés

– 6 jours d’arrêt maladie

– 12 jours d’attente post transfert

– 1 test de grossesse positif

– 390ui de béta HCG lors de la prise de sang des 14 dpo

– 837 ui à 16 dpo

– 2678 ui à 19 dpo

– 2 coeurs battants vus à l’échographie juste après Noël

Et maintenant?

– 105 jours écoulés depuis ce test de grossesse positif soit 18sa + 5 jours

– 2 lits, une commode, une armoire, un chiffonier, un coffre à jouet montés

– 2 doudous qui attendent patiemment des petites mains pour les serrer

– 16 bodies achetés

– 4,9 kg de plus sur la balance

– 1 poussette double

– 2 tailles de bonnet de soutien gorge supplémentaires

– 2 « zigounettes » (selon les termes du médecin) décelées à l’échographie. Ils arrivent, ce sont nos fils….

J’avais tiré un trait

J’avais tiré un trait sur cette possibilité… Je m’étais résignée pensant que je ne porterai jamais cet enfant en moi. J’étais cette mère sans enfant. Cette mère parmi tant d’autres dans l’attente de l’adoption de son enfant. Un jour ils nous appelleront pour nous dire qu’un enfant nous attend. Ce sera le plus beau jour de notre vie. J’avais tiré un trait sur les traitements hormonaux, sur les ponctions, les transferts et les longues heures d’attente avec un verdict toujours négatif. Un jour la curiosité est revenue. L’envie de « tenter sa chance » a refait surface. Nous avons consulté de nouveaux médecins dans un nouvel hôpital. Nous avons senti que cette tentative au début porteuse d’espoir se transformait en fiasco comme les autres. Nous avons tenu bon et continué à espérer, gardant en tête cette adoption qui arriverait un jour. Et nous y voilà: 19 novembre 2014 – 19 février 2015. Un ventre rond, un corps qui se transforme. Deux bébés qui grandissent en moi jour après jour depuis 3 mois. Aujourd’hui s’est achevé le 1er trimestre, aujourd’hui j’entre dans le 4ème mois de grossesse. Je suis émue, les larmes montent. Ces enfants espérés par adoption seront finalement de mon sang, ils seront deux. Quel cadeau merveilleux.

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Le chemin vers le clavier

Des semaines que j’essaye de trouver les mots pour mon prochain article.

Je reprends timidement les commandes de mon blog parce que certaines d’entre vous m’ont demandé des nouvelles et que je me rends compte ne pas avoir écrit depuis quelques temps.

Les news
La première échographie a eu lieu le 29 janvier dernier avec notre cher Prof. Nous avions la boule au ventre, certains d’assister à un revirement de situation comme on lit trop souvent sur les blogs des copines. Le Prof est arrivé, m’a demandé les résultats de prise de sang pendant que nous courrions marchions dans le couloir. « Des symptômes? Des saignements? », je lui ai répondu que tout semblait aller. Mon homme m’a lancé un regard inquiet avant que je ne rentre dans la petite pièce pour enlever le bas. L’écho a commencé avec une masse noire. Je savais (pour avoir passé pas mal d’échos avec ma chienne quand elle était gestante) qu’il s’agissait d’un sac, mais je ne voyais rien à l’intérieur. Le Prof nous expliquait que c’était le sac contenant le liquide amniotique etc, et dans mon fort intérieur je me répétais « dis moi qu’il y a quelque chose à l’intérieur ». Il a poursuivi avec « et voilà un embryon de taille normale avec une activité cardiaque ». Un moment de pause… Il me regarde et me demande combien d’embryons ont été transférés, je lui réponds deux. « Voilà le deuxième » me répond le Prof en faisant apparaître notre deuxième embryon. Mes yeux pleurent, mon homme pleure aussi du haut de son petit tabouret à l’autre bout de la pièce. Il est loin, trop loin, j’aimerais prendre sa main. Les seuls mots qui sortent de ma bouche sont « ho putain » (première fois que j’écris un gros mot sur mon blog sans le brouiller). Sur le coup le Prof ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Je lui ai simplement répondu « c’est merveilleux ». Nous sommes sortis du cabinet avec notre banderole de photos. Nous étions heureux, rassurés, assommés. Le Prof nous a dit au revoir. Ça ressemblait à un adieu. Il nous a donné quelques consignes pour le suivi et nous a dit qu’il voulait impérativement un faire part pour sa collection.

Les annonces
Joies, surprises et déceptions on été les maîtres mots de ce qui a suivi. Forcés de constater que mon ventre s’arrondissait à vitesse grand V, nous avons fait le tour de nos familles respectives et de nos amis pour annoncer la grande nouvelle. Beaucoup on pleuré. Tous ces gens qui nous avaient suivi de près ou de loin qui ont été touchés par notre voyage et qui nous souhaitaient cette issue favorable depuis longtemps déjà. Des moments de joie partagés en famille autour de la bouteille de Dom Perignon de mon père pour laquelle je me suis octroyée une cuillère à café. L’annonce faite à ma grand mère sous le grand sapin de Noël. Mon autre grand mère en pleurs me disant « on a droit de pleurer de joie.. à condition d’avoir un mouchoir ». Des bouteilles de champagne avec les copains autour d’une minuscule table de cuisine pendant un atelier « fourrage de dinde » le 31 décembre. Pour la première fois depuis 6 ans, ce Noël j’ai respiré, j’ai vécu, j’ai kiffé!

Et puis il y a eu les autres… Ceux qui ont toujours le mot pour te mettre mal à l’aise. Ceux qui arrêtent de te parler lorsque tu décroches ton sésame (et oui, il y en a). La femme d’un pote qui a dit « des jumeaux quelle horreur ». Les réflexions qui font plaisir comme celle de la grand mère de mon homme qui nous a dit « comme quoi quand on arrête d’y penser » et sa variante faite par une copine « comme quoi vous avez bien fait de vous inscrire pour une adoption ».

Et puis il y a les surprises comme deux anciennes amies avec qui les liens étaient presque rompus qui se sont toutes les deux mises à pleurer lorsque nous avons annoncé la nouvelle. Surprenant.

La vie
Comme je l’ai dit dans mon message précédent, je n’ai pas pour but de dévier sur un blog de puériculture alors je vous passerai mes problématiques de nausées, de poussette double, de changement de bagnole et de mode de garde. Je vous dirai juste que je vais bien. Que je prends confiance en l’avenir et que je me sens indestructible (à tendance limace quand même). Je regarde ce ventre arrondi. Déjà bien gros pour un début de 3ème mois. Pour l’instant ces enfants sont une notion un peu abstraite. La prochaine échographie est programmée pour le 3 février prochain. D’ici là je continue de serrer les fesses et de croiser les doigts.

Sous le sapin

Cette année le Père Noël m’a apporté un cadeau. Un cadeau minuscule, fragile, un cadeau porteur d’espoir.

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Malheureusement, le Père noël a oublié que certaines copines de blogs, des lectrices (et lecteurs) et des PMettes anonymes attendent toujours au pied du sapin. Ne voyant rien venir.

Cette année j’ai la chance de ne pas avoir droit au champagne ni au foie gras. Cette année j’aurais probablement une bonne nouvelle à annoncer à mes proches à noël ou pour le réveillon. Je ne sais même plus quel Saint prier pour que ce bonheur dure encore (certainement Saint Prof). Je ne sais pas non plus qui remercie pour ce cadeau tant attendu.

Peu importe le temps d’attente, peu importe le nombre d’échecs et de tentatives. Il n’y en a pas une qui mérite plus/moins qu’une autre de monter dans le train. Les maladies, les deuils, les faux espoirs… Chacune a son lot de maux et le temps est toujours long quand on attend.

Je sais comme cette attente est cruelle quand les autres obtiennent ce que l’on désire le plus au monde. Quand ce sont des copines de galère on est un peu moins peinées. Mais on garde quand même cette boule au ventre en disant: encore une qui quitte le quai pendant que je reste là.

Pourtant je ne me sens pas tout à fait partie même si je ne suis plus tout à fait là non plus. Je flotte dans cet entre deux en attendant de voir comment les choses évoluent.

Je pense à celles qui me liront la boule au ventre. Avec ce brin de jalousie que j’ai eu si souvent même si j’essayais de le refréner. Je pense à celles qui arrêteront de me lire, parce que moi aussi j’ai eu besoin de décrocher du bonheur des autres pendant un moment. Je leur demanderai simplement pardon. Pardon de ne pas vous avoir emmenées avec moi dans ce beau voyage. Je promets que si j’avais eu la possibilité j’aurais pris des billets pour chacune.

Je ne m’interroge pas sur le devenir du blog. Je respecte le choix des copines qui continuent à écrire après la naissance de leur petit. Je sais que, pour ma part, je ne le ferai pas car je souhaite que ce blog garde sa vocation première: la PMA. J’essayerai d’écrire pour donner des nouvelles sur l’évolution de tout cela. Je vous raconterai peut être le plus beau jour de ma vie puis je disparaîtrai de vos écrans. Ce blog restera ouvert. J’espère qu’il continuera à recevoir la visite de jeunes premières (comme je l’ai été un jour) qui arriveront à la dernière ligne en se disant: « je sais que c’est possible ».

Je vous souhaite de douces fêtes de fin d’année. A très vite.

La suites des événements

Je reviens vous donner des nouvelles de cette semaine.

Les jours qui ont suivi le test de grossesse (à 12dpo) nous étions plutôt sur la réserve. Contents car c’était la première fois que nous avions un résultat positif, mais sur la réserve quand même.

J’ai laissé passer la journée de mardi et suis allée faire ma prise de sang mercredi à midi. Les résultats sont tombés le soir en sortant du boulot. Après un dix interminables minutes assise dans la salle d’attente du labo, la récompense: un très joli taux de 390ui. Un taux étonnement élevé pour 14 dpo.

La seconde prise de sang a été faite vendredi matin. Je comptais aller chercher mes résultats en sortant du boulot en fin d’après-midi mais la secrétaire du Prof m’a téléphoné à 13h. Elle avait déjà les résultats (faxés par le labo). J’en ai profite pour lui demander le taux: 837ui à 16dpo. Ça nous paraît toujours aussi élevé mais le taux a bel et bien doublé en un peu moins de 48h.

L’échographie est prévue pour fin décembre juste après Noël. En attendant nous avançons par petits pas en envisageant timidement la suite du parcours…

Merci pour tous vos messages sur mon dernier article. Je prendrai le temps de vous répondre très prochainement

L’attente

On la connais toutes cette attente. Au début, lors du transfert d’embryon on se dit « deux semaine à patienter? Pfff facile ». On se dit que ça va passer vite.

Les premiers jours passent vite, c’est vrai. Surtout quand comme moi on se paye le luxe d’avoir une semaine d’arrêt maladie.

Seulement voilà. Ma prise de sang étant prévue à 16dpo (soit vendredi 05/12) le temps s’est arrêté à 10dpo. Depuis tout me paraît looooong. Alors je me documente: je relis les blogs des copines pour me remémorer leur taux en fonction du jour de la prise de sang. En deux jours je suis devenue statisticienne en taux de grossesse. J’ai même organisé un référendum sur Facebook.

Il y a quelques jours j’ai péché et je suis allée acheter un test urinaire. Chose que j’avais promis d’arrêter de faire.

Aujourd’hui, 12 dpo j’ai re-péché. Je me suis demandée toute la journée quoi faire. Je suis rentrée décidée: je devais savoir! Je devais voir une dernière fois cette petite lucarne rester vierge de tout trait rose pour me faire (encore) une raison et passer (encore) à autre chose.

Et comme une photo vaut mieux qu’un long discours, j’ai décidé de me taire…

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La FIV 3

PMALand

Un moment que je ne suis pas repassée ici donner des nouvelles, voici donc le récit de cette FIV3.

La phase de blocage a débuté le 22 octobre avec la prise du Syna*rel. Drôle de petit pchit à se mettre dans le nez. Je suis plutôt fière de moi car j’ai réussi à ne pas l’oublier une seule fois. Il faut dire que j’étais organisée: un flacon sur ma table de nuit pour le pchit de 7h, et un dans le sac à main pour celui de 19h.

Le traitement. Je me souviens de ma première IAC où je restais allongée une demi heure après chaque injection. Pour cette FIV 3 j’aime à utiliser le qualificatif de FIVTT (vous connaissiez le VTT, non?). Le principe de la FIVTT c’est qu’on ne sait jamais où auront lieu les injections et dans quelles conditions. Le mot d’ordre est donc d’avoir en permanence tout son matériel avec soi et de mettre en place des rappels sur son téléphone histoire de ne pas oublier l’heure.

Les échos de contrôle ont lieu avec le Prof à chaque fois. Mon homme et moi avons choisi le suivi « Privé » qui consiste à mettre un peu d’argent de sa poche pour que l’ensemble des examens soient réalisés par le Prof. En d’autres termes cela nous permet (liste non exhaustive) de ne pas errer dans les couloirs à l’aube pour attendre son tour avant l’écho, de ne pas montrer ses fesses à une personne différente chaque jour, de pouvoir poser les questions qui nous viennent au « vrai » spécialiste et surtout d’avoir l’impression d’être une personne (avec un interlocuteur unique qui connait votre nom). En plus, j’ai la bonne surprise d’apprendre que mon suivi en privé serait intégralement remboursé par ma mutuelle d’entreprise, que demander de plus?

La biologiste nous reçoit dans son cabinet le 3 novembre. Un petit bout de femme avec qui le courant passe tout de suite. Elle nous explique l’échec de nos tentatives précédentes et nous propose des solutions concrètes: une FIV IMSI (avec un choix des spermatozoïdes au microscope à très fort grossissement), une culture prolongée et une hôtel 5* pour nos embryons: l’embryoscope! Petit jouet de très haute technologie, l’embryoscope est une couveuse de luxe pour les embryons les plus fragiles. Apparemment seuls 3 centres en sont équipés dans tout le pays et cet engin comporte 5 places. C’était donc un très grand honneur que nous faisait la biologiste de nous en réserver une. Elle nous a expliqué que cette couveuse permettait de surveiller les embryons et de les manipuler par ordinateur à tout moment sans jamais les sortir. Manipuler des embryons déjà fragiles est une manoeuvre périlleuse selon elle, ce qui se comprend aisément. Nous repartons à la maison pleins d’espoir. Nous avons vraiment l’impression d’avancer! Nous plaisantons en disant que nos embryons allaient avoir un hôtel de luxe. Une lueur d’espoir apparaît vraiment.

Les piqûres se succèdent, la dose de départ est plutôt faible (150ui) mais à chaque échographie nous augmentons en puissance pour terminer à 275ui les jours précédant le déclenchement. Lors des échographies le Prof dit que ça réagit doucement mais il reste serein. Il me dit d’un ton calme: « il faut savoir prendre son temps avec vous ». J’aime les échos avec le Prof parce qu’il est doux, en même temps il a dû voir passer tellement de patientes. Le vrai point positif du nouvel hôpital par rapport à la clinique est que chaque salle d’écho est équipée de toilettes avec un lavabo et des patères pour ses vêtements. Youpie, je ne suis plus obligée d’entasser mes vêtements sur une chaise dans un coin de la salle. Et quel luxe de pouvoir se rafraichir rapidement avant l’examen. Ca m’a fait penser à toutes ces échos faites dans le cabinet de mon ancien gynéco (avant qu’il ne bosse dans les locaux de la clinique) où il fallait que je pronostique le temps restant avant d’entrer en consultation pour vite filer aux toilettes enlever le « nécessaire à ragnagnas » (j’essaye de ne pas être trop sale là) et y retourner en courant à la fin de la consultation avant que ça ne commence à « fuir » (entre temps il fallait s’assoir sur une fesse en priant pour que le SuperDoc ne soit pas trop bavard). Autre point positif avec un semblant d’intimité pendant les échos par le drap d’examen que le Prof pose sur ton ventre et qui te fait te sentir presque habillée.

Dernière séance de sport le 12 novembre. Je rejoins SuperCopine chez elle avant le cours. Je décide tout lui dire (rappelez-vous c’est censé être une FIV secrète). Elle est enthousiaste (comme à son habitude) et me dit que ce n’est pas grave que je sèche les cours pendant quelques semaines. Etant infirmière, elle insiste pour me faire mon injection de Go*nal du jour en disant qu’elle voulait apporter sa contribution pour que ça me porte bonheur. A la fin de la séance je me sens comme un mollusque, j’ai perdu toute mon énergie, les traitement commencent à vraiment me rendre raplapla.

Un arrêt de travail est prévu pour une semaine. J’en informe mes patrons qui restent professionnels et compréhensifs: pas de souci pour eux du moment que je ne prends pas de retard dans mes dossiers. J’essaye de m’avancer au maximum et boucle tous mes dossiers le 18 novembre, veille de la ponction. Entre temps j’ai revu le Prof la veille pour une dernière écho. La récolte ne semble pas prometteuse: 7, 8 ovocytes environ. Je ne suis pas emballée par ce résultat mais il me rassure en disant que son but n’était pas d’avoir 15 ovocytes.

La piqûre de déclenchement est faite dans les toilettes d’un restaurant entre le plat et le dessert (je vous passe les détail du bac réfrigérant dans mon superbe sac à main). Ma belle-mère se demande pourquoi je quitte la table avec mon sac à main mais ne dit rien. La grand-mère de mon homme est là aussi. Lorsque je reviens mon homme me demande discrètement si tout s’est bien passé. Voilà, cette fois c’est parti.

La ponction a lieu mercredi 19 novembre. Je me réveille étonnamment sereine. Le fait que ce soit la 3ème ponction n’est pas sans lien car je sais à quelle sauce je vais être mangée même si c’est dans un nouvel hôpital. Nous arrivons à l’hôpital en avance. Une petite aide soignante me conduit dans ma chambre, elle me dit que je suis la première à passer, tant mieux! Nous rentrons dans une grande chambre seule, je suis ravie d’être au calme rien qu’avec mon homme. Les aides soignantes et l’infirmière se succèdent à mon chevet, elles sont toutes très gentilles. Je descends à 7h30 accompagnés par des brancardiers assez froids, un homme et une femme qui ne me jettent même pas un regard (on aurait dit qu’ils transportaient des marchandises). J’arrive dans une salle d’attente où plusieurs femmes entrent juste après, chacune dans son lit. Nous restons de longues minutes à attendre. Je suis la première à être appelée, un infirmier me fait glisser de mon lit au brancard et m’emmène au bloc. Quatre femmes sont là: deux sont infirmières ou aide-soigantes, l’anesthésiste et son assistante. Elles sont gentilles et plaisantent entre elles. Je me sens entre de bonnes mains. Le Prof n’est pas là… Je commence à avoir envie de faire pipi… L’infirmier s’approche de moi avec une sorte d’aspirateur, il me sourit et me dis: « je vous mets le chauffage ». Il installe le tuyau sur mon ventre et je sens l’air chaud. Une des deux infirmières s’approche de moi et me demande si la musique me plait, je vois un petit écran d’ordinateur au dessus de ma tête. Norah Jones, mon homme adore cette chanteuse. Je lui réponds que tout est parfait.

Le prof arrive à 8h05 et se fait charrier pour son retard. Il me demande si je vais bien, je lui demande si il est bien réveillé. Il sourit. « 364 jours avec une demi heure d’avance et elles me charrient le seul où j’ai 5 minutes de retard ». L’anesthésiste est jolie, elle se penche sur moi et me dit que je vais sentir des picotements et m’endormir. Je hoche la tête…. dodo…..

J’ouvre les yeux en salle de réveil, il est 8h30. Ca n’a pas duré longtemps. J’ai un petit peu mal au ventre mais ça va. L’infirmière me dit que tout s’est bien passé. Une autre fille revient du bloc juste après. A peine réveillée elle demande « combien d’ovocytes »? La question que nous nous posons toutes. Je remonte dans ma chambre où mon chéri m’attend. Rien de bien passionnant pour le reste de la matinée parce que je dors beaucoup. Mon homme doit descendre voir le biologiste qui est de service ce jour là. Il revient avec le sourire, du moins c’est ce que je crois voir… Il m’explique que 5 ovocytes seulement ont été ponctionnés, un faible résultat. Pire encore, il me dit que l’IMSI n’a pas pu être faite car son recueil  n’a pas été assez bon.

Tout s’écroule. Nous avions mis tellement d’espoir dans cette FIV IMSI. Sans cette technique je m’attends à la même catastrophe que pour les FIVs 1 et 2. Et comme je suis bonne en maths, je comprends bien vite que si 15 ovocytes donnent 1 blastocyste, alors 5 ovocytes ne donneront rien. Je passe les heures qui suivent à pleurer. Mon homme me dit qu’il est désolé, je me sens aussi fautive que lui. Nous attendons les visites du biologiste et de l’anesthésiste pour rentrer. J’ai envie de rentrer chez moi tout de suite, cette journée est éprouvante. Le biologiste vient enfin. Il est accompagné d’une jeune fille italienne (d’après l’accent). Elle m’explique les traitements et me donne les détails pour le transfert. J’écoute d’une oreille, à quoi bon puisqu’il n’y aura pas de transfert. Le biologiste me demande si j’ai des questions, mon mari me pousse un peu. Je lui demande alors: « est-ce que tout est fini »? Il me répond que non, malgré nos précédentes expériences. Il comprend mon appréhension mais me dit qu’il n’y a pas de cas général et qu’il a vu tous les cas de figure. Il nous a dit que c’était très important d’y croire encore. Je n’ai pas pleuré mais les larmes étaient très proches. J’ai regardé l’italienne avec ses beaux yeux bleus. Elle aussi avait l’air au bord des larmes.

L’attente ne m’a pas paru stressante. Non, puisque pour moi tout était terminé. J’attendais l’appel de la biologiste me disant que tout était fini pour pouvoir passer à autre chose. J’ai commencé les traitements en vue d’un transfert qui n’aurait jamais lieu. Mes seules pensées positives: une FIV sans transfert ne sera pas décomptée et dès l’appel de la biologiste je pourrai arrêter l’Utro-crado (il ne me manquait pas celui-là).

L’appel a été passé sur mon portable vendredi 21 novembre en fin de matinée. En décrochant j’ai reconnu la voix de la biologiste qui nous avait reçu en rendez-vous. Elle refait un point sur notre dossier: 5 ovocytes, tous micro-injectés. Elle me dit ensuite: « trois sont précoces et deux continuent leur développement ». C’est-à-dire? Quoi? Elle m’explique que trois d’entre eux sont très bons et que les deux autres sont encore dans la course mais à un rythme un peu plus lent. Cette fois l’hécatombe n’aura pas eu lieu. J’appelle mon homme en pleurant « il y en a 5, il y en a 5 ». Je crois l’entendre pleurer lui aussi. Rien n’est encore gagné, mais rien n’est perdu non plus, contrairement à ce que je pronostiquais.

Les jours suivants ont été ponctués par les appels de la biologiste. Samedi 22 les 3 embryons avaient conservé leur avance, les deux autre commençaient à être hors circuit. Dimanche 23, un embryon magnifique, un assez bon mais sans plus et 3 embryons ne donnant pas grand chose. Au pire il devrait y avoir 1 blastocyste ce qui égalerait notre meilleur score (celui de FIV 1). Dernier coup de fil lundi 24 à 8h00: « j’ai une très bonne nouvelle, nous avons deux beaux blastocystes, venez à la clinique à 10h15 pour le transfert ». Nous sommes aux anges.

Le transfert a donc eu lieu lundi 24 novembre. Nous étions un grand nombre de couples dans la salle d’attente. Nous avons d’abord vu la biologiste qui nous a confirmé que les deux blastocystes étaient superbes. Ensuite, nous avons vu le Prof pour le transfert. Avant de partir il a donné des fioles de Decapep*til et le nécessaire pour l’injecter. Par « donner » je veux dire qu’il a fourgué tout cela dans les mains de mon homme qui n’osait plus bouger. Quand j’allais lui serrer la main, le Prof a pris ma main droite, l’a serrée très très fort et m’ a dit « Merde! Et tenez-moi au courant ».

Voilà, vous savez tout. Mes deux petits passagers sont là quelque part. Peut être qu’ils sont en train de s’accrocher, peut être qu’il ne sont déjà plus là. Il est possible que nous soyons en train de commencer une nouvelle aventure mais ça, nous le saurons très vite…..

Liebster Award

blog

Tout d’abord: merci à mon Lapinou d’amour et à ma jolie Boule de Mousse pour ces nominations.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le Liebster Award: le but est de nominer les blogs d’autres copines ayant moins de 200 followers afin de les faire connaître. La méthode est assez ludique puisqu’il faut répondre aux 11 questions posées par la personne qui vous a nominé (pour moi Dame Lapin sur son blog http://enroutepourmininous.wordpress.com et Boule de Mousse http://boule2mousse.wordpress.com) et de raconter 11 anecdotes à propos de soi. Pourquoi 11? Parce que le 5 était pris par les doigts de la main, le sept par les jours de la semaine (et j’en passe).

Les 11 anecdotes:

Mon homme m’a amélioré. Avant de le connaître je n’avais pas confiance en moi. J’étais persuadée que je ne ferais rien de bien extraordinaire de ma vie. Je me contentais de ce que j’avais. Mon homme est arrivé avec son charisme et son ambition. Il me tire vers le haut, il m’aide à donner le meilleur. Avec lui je vis plus vite, je soulève des montagnes, je vais de l’avant, je recherche la perfection.

Avec la PMA je me suis réfugiée dans mon boulot. Et j’ai pour objectif d’être une Working Girl accomplie. Pour l’instant je me débrouille pas mal puisque mon poste va prochainement évoluer vers des sommets que je ne pensais pas voir venir si tôt.

J’ai un gros besoin de reconnaissance. J’ai eu une adolescence un peu difficile. Par manque d’affirmation j’étais plutôt effacée et les pimbêches de l’époque savaient bien comment me faire pleurer. Depuis, j’ai besoin de sentir que je compte, que les gens m’apprécient, que je fais de bonnes choses. J’ai besoin d’épater et d’être « au top » dans le maximum de domaines: boulot, cuisine…

Notre histoire d’amour n’était pas faite pour durer. Pour dire vrai: j’avais 17 ans, j’étais un peu beaucoup saoule. Ce garçon était mon pote, il m’a embrassé. Je me suis dit que nous verrions bien ce que demain nous réserverait… Et bien justement, demain ça fera pile 12 ans.

Juste avant notre mariage, mon homme a perdu son père. C’était le premier contact que j’avais avec la mort (et c’était bien loin d’être le dernier). Je me souviens d’avoir laissé mon homme et sa mère aller se recueillir dans la chambre funéraire et d’être restée seule sur le parvis de l’hôpital. Une dame est arrivée de nulle part et m’a prise dans ses bras. Je ne la connaissais pas. Elle m’a simplement dit « vous n’oublierez pas, mais vous verrez, un jour ça deviendra plus facile ». Puis elle est partie. Je ne l’ai jamais revue mais je pense souvent à elle lorsque moral est bas. J’aime à m’imaginer qu’un jour je serai moi aussi cette femme pour une autre personne.

Je ne suis pas superstitieuse, je ne crois pas en l’astrologie ni en la destinée. Je crois que chacun construit son chemin et va dans la direction de son choix. Je crois au libre arbitre et j’ai envie de dire à Dame Nature qu’elle se trompe.

Des 7 nains je suis Joyeux. Dans mon groupe d’amis nous avons chacun un nain. Je me suis vue attribué le nain joyeux (attention, élection officielle et tout).Et c’est vrai que je suis le joyeux drille de la bande: j’aime faire rire, raconter des conneries. Parfois je m’auto-blague (parce que je ris de mes propres blagues).

Je suis bonne vivante. J’adore manger et boire. Si je m’écoutais je ferais sans doute le double de mon poids. Mon repas rêvé? Du fromage et du pain, un ballon de bon rouge.

Je suis à la fois un garçon manqué et une fi-fille. Et j’aime cette dualité. Ma mère a fait un « régime garçon » avant ma conception (c’était très à la mode à l’époque et, comme vous le voyez, ça fonctionnait à la perfection). Mon père n’ayant pas eu de fils, j’ai voulu jouer ce rôle. C’est ainsi que j’ai participé aux parties de pêche, aux sorties moto, aux séances de bricolage. Je suis considérée par mes copains « mecs » comme celle qui n’a peur de rien. A côté de ça j’ai un côté très girly puisque je collectionne les escarpins avec des talons vertigineux et que je suis souvent habillée en tailleurs.

Petite, je me considérais comme le vilain petit canard. Déjà parce que je n’avais pas la même couleur de cheveux que les autres membres de ma famille. Avec mes deux frangines nous jouions aux Cat’s Eyes (et oui, c’était le super dessin animé de l’époque). Il y avait la jolie (celle qui avait un sourire radieux qui mettait le monde à ses genoux), il y avait l’intelligente (celle qui réussissait à l’école, qui savait comment obtenir ce qu’elle voulait par ingéniosité)… et il y avait moi… Moi qui n’avais rien d’autre à proposer et qui était sans cesse comparée aux deux autres. Aujourd’hui, aux yeux de mon homme je suis un cygne (même si je me sens plus autruche).

Je suis passée par toutes les couleurs de cheveux. Rousse, rouge, brun, châtain, blond: j’aime les délires capillaires.

Les 11 questions de Dame Lapin:

1/ Quel serait ton pouvoir magique? Je dirais: ralentir le temps. Je suis le genre de personne qui vit à 200km/h. Je mène plein de projets de front, je suis très prise par mon travail, je passe des instants trop courts avec mes proches. J’aimerais parfois ralentir le temps pour souffler un peu et profiter des meilleurs moments. D’ailleurs si je pouvais avoir la possibilité d’accélérer le temps dans certaines situations ça pourrait être sympa aussi! 2/ Quel métier voulais-tu faire étant petite? Je n’ai pas le souvenir d’avoir rêvé d’un métier étant petite. Je me suis laissée le temps de décider. Au lycée, étant en manque d’inspiration, j’ai choisi de suivre la filière S comme mes frangines. J’ai toujours eu la « fibre artistique » et j’aime créer. Au moment de choisir mes études supérieures je voulais être architecte. Les aléas de la vie (à savoir mon bulletin scolaire moyen en terminale S) ont fait que j’ai manqué de peu l’entrée à l’école d’archi. Mais avec un peu de débrouillardise je dois admettre que je m’en suis bien sortie (j’exerce un autre métier qui reste assez semblable). 3/ Quel métier voudrais-tu faire à présent? Le miens (bon, avec une grosse voiture de fonction, un ipomme6 et un salaire multiplié par 3 ce serait mieux mais on ne peut pas tout avoir). Aujourd’hui j’ai un poste qui allie mon côté créatif avec beaucoup de technique. Chaque jour je donne mes tripes, chaque jour j’en ch** pour trouver des solutions et essayer de fournir le travail de 2 personnes. Mais je rentre chez moi le soir en me disant « je l’ai fait ». 4/ Quelle est la personne du corps médical qui t’a le plus touchée en PMA et pourquoi? Lors d’un contrôle sanguin pour de ma FIV2 ma prise de sang a été faite par une infirmière ancienne PMette. Elle avait beaucoup d’empathie et nous avons longuement parlé. Elle m’a dit que son parcours n’avait pas abouti à une grossesse mais qu’elle avait eu la chance d’adopter. Quand je suis partie elle m’a dit de ne pas perdre espoir. Je pense souvent à cette phrase. 5/ Quel est ton pire souvenir en PMA? Dans ce même laboratoire d’analyses, je suis venue chercher les résultats de ma prise de sang pour connaître le verdict de notre FIV2. L’homme qui nous a reçu a ouvert la feuille de résultats, il a relevé la tête en nous disant « c’est négatif, bonne journée ». Moi homme était là, nous n’avons pas eu la force de lui répondre. Le deuxième pire souvenir: lors de ma première FIV, le médecin qui nous suivait était très optimiste. Il nous avait convaincu que nous étions un « cas facile ». Deux jours après la magnifique ponction de 15 ovocytes en FIV1, je m’assois sur mon lit pour téléphoner au biologiste. Il m’annonce qu’il ne reste qu’un unique embryon. Je fonds en larmes. Le problème c’est qu’à l’étage inférieur, un ouvrier est chez moi pour installer ma nouvelle chaudière. J’appelle mon homme qui arrive immédiatement de son boulot. Je crois que nous sommes restés ensemble assis sur ce lit à pleurer pendant de longues minutes. 6/ Quel est ton meilleur souvenir en PMA? Pour l’instant je n’en trouve pas. Réfléchir aux pires souvenirs m’a fait remonter tellement de négativité que j’avoue ne pas être certaine de voir une issue positive à tout ça. Pour faire un clin d’oeil à ma Zelda je dirais les rencontres avec le Prof: ses longues jambes, ses sourires en coin, ses phrases qui tuent et ses pointages de doigts. 7/ Plutôt champagne ou mojito? Champagne. Je pourrais me noyer dans un bain de champagne. J’aime aussi beaucoup le vin, surtout les bons vins blancs. 8/ Quelle est l’odeur que tu préfères? Il y en a beaucoup. Le parfum de mon homme (Montblanc Legend), l’odeur de mon chien (non pas que le chien soit la meilleure odeur qui existe mais la mienne elle est à moi, c’est une compagne fidèle, c’est mon amie à quatre pattes, je lui fais des câlins de tête et je respire son odeur), le Syn*thol (j’adore, mon homme en met quand il a des contractures musculaires), le miel (je suis dans ma période soins du corps au miel), les odeurs de viennoiseries et de gâteaux. 9/ Quel est ton prochain projet à court terme (hors PMA)? Mener cette FIV3 à bien et S’EN SORTIR (c’est vraiment mon leitmotiv en ce moment). Essayer de perdre le moins de plumes possible, même si on en perd toujours pas mal. Hors PMA ce serait d’être heureuse dans ma vie et dans mon couple. De rendre mon homme fier et heureux. 10/ Qu’aurais-tu fait de tout l’argent déboursé en PMA? J’aurais essayé de l’économiser. Je dis bien « essayer » car je vis avec un homme dépensier. Et comment ne pas lâcher quand il vous dit « j’ai envie qu’on aille t’acheter un cadeau aujourd’hui »? 11/ Si tu pouvais vivre n’importe où, où cela serait-il? A peu près dans le même coin que maintenant. Dans une maison plus grande et plus belle Entre temps j’aurais fait virer certains de mes cons de voisins. J’ai parfois des envies de soleil mais j’aime par dessus tout être proche de ma famille. Je crois que ce qu’il me faudrait ce serait plein de résidences secondaires pour emmener mes potes et ma famille. COURAGE VOUS ÊTES BIENTÔT À LA FIN! 😂 Les 11 questions de Boule de Mousse: Pourquoi ce pseudo? Simple! J’adore ce dessin animé et je cherchais un jeu de mot. J’ai cherché sur la blogosphère si il n’existait pas déjà une Alice, et hop. L’autre possibilité que j’avais choisi c’était « Charlotte n’a pas envie de fraises ». Comment as-tu rencontré ton chéri chéri? Sur les bancs de l’école. C’était le petit nouveau. Si on te disait que tu ne peux faire qu’un voyage dans ta vie mais où tu veux, tu irais où et pourquoi? La Thaïlande, parce que j’ai mon cousin là bas, que je rêve d’aller le voir et que ce pays m’attire beaucoup. Quel est le plat que tu adores cuisiner à tes invités? Le couscous! Même si ça demande des heures de préparation et malgré que ça ne fasse pas du tout partie de ma culture. Quelle genre de petite fille étais-tu? Sage mais un peu casse-cou. As-tu une passion, un hobby? La moto comme conductrice ou passagère derrière mon homme. J’ai d’excellents souvenirs avec lui en moto comme notre tour de Corse ou notre journée sous l’averse l’été dernier quand nous nous sommes arrêtés trempés dans un magasin pour acheter des pulls et des k-ways et que la vendeuse a été aux petits oignons. Qu’est-ce qui t’aide à remonter la pente quand t’as le moral dans les chaussettes (que ce soit à cause de la pma ou pas)? Penser à la dame devant l’hôpital. Vivre avec cet homme tellement fort et tellement optimiste! Quel est l’endroit où tu peux vraiment retrouver de la sérénité? Ma voiture. Le trajet qui me ramène à la maison est ma soupape de décompression. J’ai besoin de ce bout de route pour me calmer les nerfs quand la journée a été trop dure. C’est aussi un endroit où je me réfugie pour pleurer et que mon homme ne me voit pas craquer. Si tu devais être un animal, tu serais quoi et pourquoi? Un chien: joyeux, fidèle en amour et en amitié. Quelles aspirations as-tu vraiment à coeur? Vivre à fond chaque instant. Raconte-moi une anecdote sur toi. Encore? J’adore chanter. Je chante à longueur de temps mais uniquement quand je suis seule. Ma scène est le plus souvent ma bagnole. Et je peux vous assurer, en tant que seul public, que je n’ai rien à envier à Mariah Carey. Mouhahahahaha!!! 😄 Allez, maintenant on nomine (désolé pour celles qui ont déjà reçu une invitation): Koala en PMA (http://koalaenpma.wordpress.com) Maman pour quand (http://mamanpourquand.wordpress.com) Tinkiginie (http://titefeetinkie.wordpress.com) Miss Kangourou (http://lamisskangourou.wordpress.com) Allison (http://allisonwew.wordpress.com) Pivoine (http://lespivoinespma.wordpress.com) Miliette (http://enquetede3.wordpress.com) MOnoi (http://pour2grainesetdesbijoux.blogspot.fr) Marinette (http://journaldemarinette.wordpress.com) Little Wife (http://yourlittlewife.wordpress.com) Choubaktte (http://choubakette.wordpress.com) Je vous embrasse toutes,félicitations pour celles qui sont allées jusqu’au bout!